L' art de Béatrice de Casalta
Il est des lieux dans le monde où chaque pas s’inscrit sur d’invisibles chemins millénaires. Au cours des temps immémoriaux, des multitudes de pieds de femmes et d’hommes ont usé les mêmes pierres, les ont polies, y ont laissé de nombreuses marques. Jour après jour, les traces d’une humanité aujourd’hui insaisissable se sont accumulées à la surface des roches, blotties au creux de la végétation, à l’ombre à-pics granitiques, à l’à-plomb des infinis maritimes.
Ce creuset unique, la Corse, où la spiritualité s’échappe de chaque matière, où l’âme acquiert l’intuition véritable du divin, a été la forge primordiale du bouillonnement créateur qui habite Béatrice de Casalta. Ce n’était que le début du long processus alchimique qui l’a conduite, adolescente, à Paris, la ville de la fée électricité et du chic qui courent tous les soirs à la magie de prodigieux spectacles. Guidée par sa grand-mère, qui lui apprit le ni-trop-ni-pas-assez du beau féminin, elle s’est gorgée de cette vie effervescente de mode, où les robes, les coiffures et les bijoux sont, chaque lendemain, une nouvelle élégance.
Malgré tout, le tourbillon parisien n’a pas entamé une soif de spiritualité que la Corse avait imprimé dans les flots de ses yeux et dans les parois aériennes de son esprit. C’est ce qui l’a conduite en Inde, à la recherche de mystères dont elle avait eu, depuis toujours, l’intuition. Sidérée par la transmutation de simples minéraux en bijoux magnifiques, habité chacun par le souffle d’une divinité, elle savait, au plus profond d’elle, qu’elle était née pour réaliser ce miracle. Depuis elle travaille avec ardeur et acharnement pour qu’il se produise à chacune de ses créations.